[Communiqué] Nous exigeons la démission immédiate du président Yoon Suk Yeol et les dirigeants qui ont tenté de priver les réfugiés et les citoyens de l’espace politique et de la paix quotidienne par l’instauration inconstitutionnelle de la loi martiale.

2024년 12월 6일

Nous exigeons la démission immédiate du président Yoon Suk Yeol et les dirigeants qui ont tenté de priver les réfugiés et les citoyens de l’espace politique et de la paix quotidienne par l’instauration inconstitutionnelle de la loi martiale.

  1. La loi martiale décrétée par le président Yoon Suk Yeol le 3 décembre 2024 a été bloquée par le vote rapide de l’Assemblée nationale visant à la lever. Sans la vigilance des citoyens qui se sont rendus dans les rues même la nuit, et la réponse urgente de l’Assemblée nationale, nous aurions été confrontés ce matin à un monde radicalement différent. L’exercice des droits fondamentaux du peuple aurait été contrôlé par l’armée sous la direction du commandant de la loi martiale, et la liberté politique, qui se manifeste par des rassemblements, des médias et des publications, aurait été violemment réprimée par des arrestations sans mandat et des procès militaires. Nous connaissons les conséquences que loi martiale a eues en Corée dans le passé, et à Taiwan où elle a duré pendant 38 ans.

  2. De nombreux réfugiés politiques ont quitté leur pays de citoyenneté en raison de la répression de la liberté politique, du coup d’État militaire et de la loi martiale proclamée à la suite de celui-ci, ainsi que de l’oppression des activités des partis d’opposition. Dans la nuit du 3 décembre, ces réfugiés – qui ont fui en Corée en recherche de la paix, de la sécurité, et d’un espace politique libre – n’ont pas pu trouver le sommeil face aux soldats armés tentant d’occuper l’Assemblée nationale, et au visage du régime militaire qu’ils avaient retrouvé en Corée. Non seulement il n'y a pas eu de notification dans leur langue maternelle, mais aucun message d’alerte en coréen n'a non plus été envoyé. Les réfugiés qui s’étaient endormis sans avoir accès aux informations concernant le décret inconstitutionnel étaient exclus de la situation, confirmant une fois de plus que l’accès à l’information face à la catastrophe est bloqué aux réfugiés.

  3. La proclamation inconstitutionnelle de la loi martiale à laquelle les citoyens de la société coréenne – où les réfugiés existent en tant que membres égaux – ont été confrontés, et l’état exceptionnel du point de vue des normes des droits de l’homme – qui aurait pu entraîner une violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques – sont liés aux coups d’État militaires, aux lois martiales, à la privation de la liberté d’expression politique résultant de la répression politique, et à la répression injuste des militants des droits de l’homme qui se produisent à travers le monde, comme en Syrie, au Myanmar, en Égypte et au Soudan. L’atteinte injustifiée aux droits de l’homme par le pouvoir public n’a, tout comme ailleurs dans le monde, aucune légitimité en Corée.

  4. APIL, organisation juridique d’intérêt public, qui défend les droits des réfugiés venus en Corée et s’oppose à la discrimination, mène des activités pour la diversité et les droits des personnes exclues, tout en imaginant au-delà du système démocratique de 1987. Cependant, il défend également avec détermination les valeurs, les fondements et l’espace de la démocratie. Le fait que la Corée devienne un refuge sûr pour les réfugiés fuyant les violations des droits de l'homme signifie qu'il ne doit pas y avoir de violations des droits humains par l'État à l'encontre des réfugiés et des citoyens. Cela implique également un défi militant : construire une société où l’espace politique et la paix quotidienne sont protégés.

  5. Nous exigeons que les pouvoirs législatif et judiciaire tiennent rapidement le président Yoon Suk Yeol et les instigateurs responsables de leur exercice anticonstitutionnel du pouvoir visant à priver la société coréenne de la paix, de l’ordre constitutionnel, et d’un espace politique sécurisé pour les réfugiés et les citoyens. Nous exhortons également le ministère de la Justice à prendre des mesures, telles que la transmission rapide des informations, afin d’apaiser les inquiétudes des réfugiés et des migrants au sein de la société coréenne inquiète, et de garantir qu'ils puissent retrouver leur quotidien et la paix.

최종수정일: 2024.12.09